Photovoltaïque : la révolution 2.0 est en marche

 

D’abord réservé à la conquête spatiale et à la défense, le photovoltaïque a connu un développement industriel au début des années 2000, étant identifié comme l’une des technologies les plus prometteuses pour réduire notre consommation d’énergies fossiles. La croissance exponentielle du marché mondial, notamment grâce aux incitations financières proposées aux particuliers et entreprises entre 2000 et 2016, a favorisé l’apparition de nouveaux fabricants en Europe, mais aussi et surtout en Chine.

Pour faire face à la concurrence internationale, notamment chinoise, et pour encourager le choix du recours à cette ENR en maximisant le rendement de la production issue des panneaux, la France et l’Europe ont choisi de miser sur l’innovation et la recherche. Voici un tour d’horizon des projets d’avenir pour le secteur.

 

Les nouvelles pistes des chercheurs français et européens

 

Aujourd’hui, c’est le silicium qui, en tant que « matériau » de base, compose près de 95 % des panneaux du marché . Mais bientôt, « il sera possible de produire des cellules photovoltaïques de rupture à des coûts acceptables », prévoit Jean-François Minster, président de l’Institut Photovoltaïque français, inauguré fin décembre 2018. Comme nous l’explique cet article de Futura Sciences, l’Institut s’est fixé un objectif ambitieux dit des « 30/30/30 » : 30 % de rendement à 30 centimes de dollar le watt en 2030.

Ces cellules dites « de rupture », sont la technologie innovante qui intéresse le plus les chercheurs français. Liée aux cellules tandems, elle est aussi étudiée par le projet européen SWInG, et expliquée en détail par Bart Vermang, chercheur à l’université de Hasselt et à l’IMEC dans cette revue de datanews.be : « on a cherché un matériau pouvant être placé au-dessus des panneaux solaires en silicium existants en tant que deuxième cellule solaire. Grâce à cette superposition des cellules solaires en « tandem », les panneaux peuvent générer encore plus d’énergie. (…) nous avons nous-mêmes mis au point un nouveau matériau composé de cuivre, de zinc, de germanium et de séléniure.

 

En Suisse, les chercheurs ont aussi trouvé un moyen de passer le rendement d’un panneau de 15 à 37 %. C’est la technologie Insolight, dont le détail est présenté dans cet article. Le principe est de créer une cellule solaire se déplaçant selon les mouvements du soleil. Cette technologie s’avère aussi efficace en cas de ciel couvert ou de lumière moins concentrée et peut continuer à produire de l’énergie même avec des rayons lumineux plus diffus.

 

Étendre le parc solaire pour encourager la filière

 

Dans cette analyse publiée par les Echos en mai dernier, l’on prend la mesure de l’évolution du secteur des ENR, et plus particulièrement du photovoltaïque, en France. Avec dans le viseur l’objectif zéro Carbone en 2050, il est important d’offrir des modèles de production d’énergies renouvelables à toutes les échelles. Et ce sont les projets décentralisés, plus proche des consommateurs finaux qui intéressent aujourd’hui l’État, faisant desdits consommateurs des « producteurs consom’acteurs responsables ».

Pour encourager le développement d’une filière solaire performante, le gouvernement prévoit, notamment grâce à la multiplication de ces petits projets, de quadrupler le parc d’ici à 2035. Les panneaux solaires seront implantés en ombrières de parkings, sur des toits de grandes surfaces ou d’habitations, par exemple. 

 

De beaux projets à l’échelle nationale

 

Depuis mars 2018, Akuo Energy, créée en 2007, installe dans le Vaucluse la plus grande station photovoltaïque d’Europe sur le lac artificiel de Piolenc. Les 47 000 panneaux photovoltaïques flottants couvriront 17 hectares, et pourront alimenter 4 700 foyers. Ce projet, au financement participatif de 17 millions d’euros est à la fois créateur d’emploi locaux et un véritable catalyseur de la conscience citoyenne locale.

Et il pourrait faire des émules : en France, 22 000 hectares de plans d’eau pourraient accueillir ce type d’installation et produire l’équivalent de 20 réacteurs nucléaires.

 

L’énergie solaire mise aussi sur la mobilité. A Valence (Drôme), Dracula Technologies, fondé en 2012 par Brice Cruchon, a inventé un système d’impression jet d’encre de petits modules photovoltaïques souples et de forme adaptable produisant de l’énergie à partir de la lumière ambiante. A Cannes, la start-up O’Sol créée un générateur solaire autonome et intelligent pour des usages nomades comme les situations d’urgence.

 

 

La 2e révolution du solaire est bien lancée et le photovoltaïque français et européen en sont à la proue. En témoigne également ce bilan publié par l’ADEME fin mai sur les 66 projets d’innovations solaires soutenues par son PIA (programme d’investissements d’avenir).

Les start-up françaises rayonnent, et elles n’ont pas fini de nous surprendre. Le Groupe Fauché, reste au contact de ces évolutions et de ces développements, pour accompagner ses clients dans l’optimisation de la performance des installations photovoltaïques