L’autoconsommation, un tremplin pour le développement du photovoltaïque ?

 Le marché du photovoltaïque a connu des débuts optimistes et s’oriente aujourd’hui vers l’autoconsommation. Devenir producteur de sa propre énergie est une idée séduisante pour maîtriser les coûts et aussi sa consommation. Si quelques freins demeurent, les mesures politiques d’encouragement actuelles devraient faire évoluer positivement la tendance

L’autoconsommation française : les raisons d’un démarrage au ralenti

Produire sa propre électricité chez soi, et en consommer les fruits paraît le moyen idéal de pallier à la hausse des tarifs énergétiques. Pourtant cette solution ne convainc pas encore totalement les Français. En effet, l’autoconsommation ne peut pas toujours couvrir les besoins en énergie d’un logement ou d’un bâtiment à cause de l’intermittence naturelle des énergies renouvelables, et notamment du photovoltaïque.

La faute également à une politique déjà peu encourageante, comme le note Daniel Bour, président d’Enerplan, dans cet article : “On commence par mettre en place des instruments de contrôle et des freins avant même que le marché de l’autoconsommation n’ait réellement démarré”.

Le rythme national de développement est donc assez lent. En témoigne le taux d’autoconsommation des nos voisins Italiens (100 fois supérieur) ou celui des Allemands (33 fois plus qu’en France).

Pour encourager ce développement, un plan “Place au Soleil” a été décrété par le gouvernement. Il prévoit la création de 100 villes solaires d’ici à 2020, encourageant villes moyennes et Métropoles à se doter de cadastres solaires pour permettre aux habitants de déterminer le potentiel énergétique de leurs propriétés.La ville de Rueil Malmaison a lancé ce programme en inaugurant son cadastre le 13 mai dernier.

L’Etat a aussi choisi d’encourager l’alternative que représente l’autoconsommation collective,et ainsi de développer le principe des écoquartiers.

Autoconsommation collective : vers une production facilitée d’électricité de proximité ?

De la même façon qu’un système individuel, l’autoconsommation collective consiste à produire sa propre électricité à partir de sources d’énergies renouvelables, notamment les panneaux photovoltaïques. La production est partagée entre plusieurs consommateurs locaux et raccordée à un micro-réseau, lui-même relié au réseau électrique.

Comme l’autoconsommation individuelle, cette pratique limite les frais d’acheminement d’électricité jusqu’au point de consommation et encourage la production d’une électricité moins chère et plus verte. Un véhicule électrique chargé qui stationne dans le garage pourra également alimenter le réseau collectif aux heures de pointes, puis se recharger à moindre coût durant la nuit…

Avec l’adoption de la loi Pacte en avril dernier, il devient possible d’élargir le périmètre des échanges gratuits ou payants d’énergie renouvelable entre producteurs et utilisateurs et d’en simplifier les modalités. Concrètement, cela représente la possibilité d’étendre l’autoconsommation collective au-delà d’une même ligne à basse tension, donc de réunir les toitures photovoltaïques de plusieurs bâtiments et alimenter des quartiers entiers.

Ce mode de consommation d’énergie, plus social, local et solidaire, séduit les consommateurs et les élus. En miroir, bailleurs sociaux, acteurs de la grande distribution ou industriels pouvant mettre à disposition des surfaces conséquentes de panneaux solaires y voient un bon moyen de développer leur politique RSE tout en retirant un certain profit. Pour les bailleurs sociaux c’est un moyen intelligent d’améliorer la sécurisation des loyers grâce à la diminution de la consommation énergétique des résidents, bien que le recours à un opérateur classique restera obligatoire pour obtenir de l’énergie 24h/24.

Certains acteurs de la grande distribution autoconsomment déjà leur énergie photovoltaïque grâce à leurs toitures ou ombrières de parking équipées. Le monde agricole s’empare également de ce type de projets, plus économe pour les exploitations et potentiellement générateur de revenus complémentaires. Les collectivités sont aujourd’hui en attente de la promulgation de cet élargissement de périmètre, qui devrait permettre de développer plus sérieusement le nombre d’expérimentations, s’élevant aujourd’hui à une dizaine en France. Grâce à une gestion de la consommation par blockchain développée par des startup françaises, l’optimisation et le partage raisonné de la consommation entre plusieurs utilisateurs se rationalise et devient simple à administrer.

Pour en savoir plus sur les systèmes d’encouragement à l’autoconsommation en France

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